Le cartulaire de Conques rédigé en 1106 pose, dans la mémoire collective, l'écrit le plus ancien concernant Castelmaurou, petit village haut-garonnais situé dans le nord-est toulousain.

Au delà de la longévité du site, le document lève le voile sur deux énigmes qui ont traversé les siècles.
La première fait référence au nom même de Castel Mauro ou Castri Mautronis (Castelmaurou est ainsi écrit dans le texte). Contrairement au réflexe populaire qui donnait la signification   de ''Château des Maures'' la traduction du latin en français conduit à "Château du Maure'' .
Cette même traduction répond à  la deuxième énigme quant à l'origine de la patronne du village Sainte Foy. Le point commun étant ce fameux Maure appartenant assurément à l'élite de l'époque et reliant à travers des propriétés à Castel Mauro et Conques en Aveyron les deux communautés.

A tel point que, bien des années plus tard, lors de l'élévation de l'église actuelle à partir de 1832, une phalange d'un petit doigt de la petite martyre dont les ossements sont dans l'abbaye aveyronnaise depuis l'an 866, sera coulée dans l'autel.

L'édifice religieux toujours en bon état et qui a succédé à un premier, détruit lors de la Révolution française de 1789 et qui se trouvait du côté des cimetières et du hameau du Fort, est une des figures de Castelmaurou qui n'hésite pas à le fixer sur des cartes postales.

Il est rejoint dans ce registre par l'Hôtel de ville qui n'a jamais oublié que ses pierres toulousaines ont auparavant abrité la Mairie que nos anciens appelaient beaucoup plus joliment la Maison Commune et surtout, l'école des filles et des garçons avant de recevoir les élèves mixtes du Cour Moyen et de Fin d'Etude de l'école primaire de la République .

D'autres demeures, familiales celles-là, ont transporté la commune haut-delà du temps qui passe comme le revendiquent les domaines de Preissac qui peut s'enorgueillir de la visite d'un roi (François 1er ) de Rouise, de  De Rességuier, de De Chèverry ou de d'Adhémar de Cransac et de Panat.

Ce village a eu également ses parts de drames avec la vente de ses terres par l'Archevêque de Toulouse Etienne-Charles de Loménie de Brienne en l785, l'expropriation de 52 propriétaires en 1864 afin que puisse passer la ligne de chemin de fer reliant Toulouse à Léxos, et  plus prés de nous, l'exécution de 15 résistants dans le Bois de la Reulle par des soldats de la triste division Das Reich le 27 Juin 1944.

Aujourd'hui la commune s'étoffe en habitants portés par la mémoire collective et poussés vers 1'avenir. Des infrastructures associatives, sportives et culturelles cotoient une belle école à visage humain et une vie commerçante qui se développe au point d'offrir les ''avantages ''de la grande ville et d'en limiter les ''inconvénients''.

  Bref, Castelmaurou est une communauté humaine à l'intérieur de laquelle il fait bon vivre.